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Nous ne sommes pas des machines.

Nous ne sommes pas des machines.

Par deux fois, cette semaine j’ai été confrontée à un sentiment désagréable. Celui de parler à une machine. Et celui d’être considérée comme une machine. Mais à quel moment nous sommes-nous transformés en robots ? A quel moment avons-nous oublié notre essence ? Quand comprendrons-nous que c’est notre humanité seule qui nous permettra de sortir de l’impasse dans laquelle nous nous sommes mis ?

L’homme-machine

Le taylorisme date d’il y a un moment maintenant. Et de nouvelles pratiques de management ont émergées depuis. Mais pourtant, il semble que certains (ou même plutôt un bon nombre d’entre nous) sont encore bien engloutis dans l’ancienne vision du monde. Celle d’un monde où efficacité, productivité et performance sont les maîtres-mots. Celle où un être humain est considéré comme le pion d’un jeu que l’on poste à un endroit donné où il pourra apporter le plus de bénéfices. Presqu’automatiquement. La « maximisation du bénéfice ». Et sans aucune considération par rapport à ce qu’il vit, ressent ou aspire.

Je trouve cela d’une violence inouïe.

Nous ne sommes pas des machines.

Si j’avais pu me hasarder à oublier pourquoi j’ai choisi la voie d’accompagner les autres à s’épanouir, cette semaine j’aurais vécu un gros rappel à l’ordre. Ou même plutôt deux.

Tout d’abord, j’ai parlé à un homme-machine. Un expert qui m’a énoncé des faits, des actions, des chiffres, des données, des résultats. Comme une machine. C’était impressionnant. Un besoin pour lui de rentabiliser le temps. De me donner toutes les informations nécessaires efficacement. Pas de sourire. Pas de lien. Surtout pas d’émotion. Peut-être que ça rouillerait la machine. Effectivement c’était efficace. Effectivement c’était rapide. Mais j’en garde un souvenir assez amer. Cette personne n’était pas une machine ! Ça m’a rendue presque triste pour elle. Que s’était-il passé pour qu’elle me parle en mode robot ? Pour qu’elle devienne ainsi ? Pour qu’elle s’enferme dans un personnage ?

En vrai je la comprends un peu. Du temps où j’étais consultante, il m’arrivait d’être en mode focus-robot-je-délivre-le-plus-efficacement-possible. C’est utile dans certaines courses contre la montre. Mais dans la relation à l’autre, n’est-ce pas contre-productif ? Je m’interroge.

Deuxième exemple. Cette semaine, je me suis sentie considérée comme une machine. Comme une « ressource ». Cette fameuse « ressource » des « ressources humaines ». Dans un job parallèle que je fais pour compléter mes revenus, mon employeur a décidé, du jour au lendemain, de réduire mon nombre d’heures de travail. Au passage il a réduit aussi le salaire de mes heures supplémentaires. Tout cela parce-que j’avais levé le petit doigt sur un point administratif qui jouait jusque-là en ma défaveur. J’ai reçu un retour de bâton auquel je n’étais (plus) habituée. Pas de sentiment. Pas vraiment d’explication. Et ô grands dieux, non, surtout pas d’écoute ! Colère. Et après la colère, la tristesse.

Tristesse de constater qu’en 2021 nous sommes toujours réduits à être des Lego. Même si j’aime bien ce jeu.

Mais où cela va-t-il nous mener ?

La Terre a besoin d’homme-humain

Troisième fait notable, cette semaine j’ai regardé le film Legacy de Yann-Arthus Bertrand. Magnifique. Emouvant. A voir absolument.

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Cette Terre fabuleuse que nous avons reçue et que nous avons appris à dominer, qu’allons-nous en faire ? Qu’allons-nous laisser à nos enfants en héritage ?

Yann-Arthus Bertrand nous parle de l’homme-animal. De cette animalité en nous qui nous pousse à toujours vouloir plus. A vouloir posséder davantage. A conquérir. Cette épouvantable course à la croissance à l’efficacité, à la productivité et à la performance. Epouvantable puisqu’elle est en train de détruire notre planète. Et par ricochet, de nous détruire.

Dans Legacy, la solution qu’il nous exhorte à appliquer est celle de décarboner nos vies.

Je me permettrais d’ajouter qu’arrêter cette course en avant passe aussi par un éveil de nos consciences. Celui d’être des hommes-humains.

Il s’agit de retrouver et recontacter profondément notre part d’humanité. Ce cœur, cette âme, cette foi, cette écoute, cette créativité, cet élan. Cette connexion avec les autres et la nature. Qui ne les considère pas comme des objets à notre service. Mais comme des parts de nous-mêmes qui nous élargissent. Qui nous transcendent. Et que nous servons. Avec humanité. Avec toute cette responsabilité qui nous a été donnée.

Saurons-nous relever le défi ? Saurons-nous reconquérir ce que nous avons de plus précieux ? Saurons-nous porter un regard qui élève plutôt qu’un regard qui enferme ?

L’enjeu est colossal. J’espère de tout cœur que chacun pourra y œuvrer à sa manière. C’est avec des gouttes d’eaux qu’on forme une rivière. Et ce sont des rivières qui se jettent pour devenir océan.


© Février 2021 – Olirantosoa Balza

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